France-Israël : l'incident diplomatique évité de justesse



"Ne vous inquiétez pas de ma vie, j'irai droit au ciel", a expliqué en substance Jacques Chirac, gêné dans sa visite de Jérusalem-Est par l'étroite protection des agents de sécurité israéliens. Les relations entre le président français et le Premier ministre israélien se sont brusquement tendues ce matin, avant de reprendre un ton plus serein, dans l'après-midi. Arrivé hier en Israël, dans le cadre de son voyage au Proche-Orient, Jacques Chirac avait menacé tout à l'heure d'interrompre toutes les discussions et de regagner la France. Motif de cet incident diplomatique : l'instauration autour du chef de l'Etat français d'un cordon de sécurité israélien rapproché, lors de sa visite dans le vieux quartier arabe de Jérusalem. La méthode utilisée a semblé profondément déplaire au président français, qui s'est emporté et exigé la "liberté" de ses mouvements.

Devant l'importance de l'incident, Benyamin Nétanyahou s'est excusé auprès du président français. Leur dialogue a alors repris une apparence cordiale. Jacques Chirac avait réaffirmé hier avec force l'amitié qui unissait les deux pays. Mais indépendamment de ces échanges bon enfant, le président français avait profité d'un colloque à l'université d'Haïfa, pour se lancer dans un plaidoyer en faveur de la création rapide d'un véritable état palestinien. Il avait aussi insisté sur la nécessaire restitution du Golan à la Syrie et l'indispensable évacuation du Sud-Liban par les troupes israéliennes encore stationnées là-bas. Ces revendications ont sans doute contribué à exaspérer le Premier ministre israélien. Celui ci avait déjà refusé, comme le souhaitait la France, que l'Union Européenne prenne une part plus active dans la résolution du processus de paix. Yasser Arafat, en revanche, s'était rapidement prononcé en faveur de cette proposition, ajoutant que "le peuple palestinien le remerciait du fond du coeur de cette noble attention".

Les négociations, à Eilat, entre communautés israélienne et palestinienne ont pris dans la journée un tour meilleur. Hier soir, les représentants palestiniens avaient quitté la table des pourparlers, estimant que l'intransigeance de l'Etat hébreu ne permettait pas la poursuite du dialogue. Or, selon Dennis Ross, le médiateur américain, des "progrès significatifs" ont été réalisés depuis, notamment en ce qui concernait le redéploiement des forces palestiniennes à Hébron, principal point de friction entre israéliens et palestiniens.

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